lundi 7 novembre 2011

Devdas

Vous connaissez ces oeuvres dont les titres vous courent les oreilles depuis des années? Ces films que tous vos proches ont appréciés. Ces chefs-d’œuvre que vous oubliez quotidiennement de télécharger. Ces créations devant lesquelles les critiquent éjaculent de joie à l'unisson. Un jour, miracle, on vous propose l'objet en question. Mais le danger est grand tant l'apriori est positif.
Devdas est de ces films. Acclamé partout! Pourtant accablant. Dès les premières scènes, la médiocrité vous saute à la gorge et ne vous lâche qu'après trois heures, vous laissant blême, à demi macchabée.
Paro brandissant fièrement la flamme de la connerie

Paro (Aishwarya Rai) et Devdas (Shahrukh Khan) furent amis enfants. Envoyé 10 ans à londres à cause de son père, Devdas est de retour. Les deux débordent encore d'amour l'un pour l'autre mais les différences sociales entre leurs familles vont ruiner leur union.

Devdas de Sanjay Leela Bhansali (Black) avec Aishwarya Rai et Shahrukh Khan - 2002.

Ce classique de la littérature indienne, pendant de Roméo et Juliette a déjà connu plusieurs adaptations, dont celle-ci commise par Bollywood. Unanimement reconnue au grand désarroi du chroniqueur probablement insensible. La déception est à la hauteur des mirifiques critiques. On ne peut que s'étonner d'un tel consensus autour du film (le même actuellement pour The Artist). A croire que le monde des critiques est une seule et même bête (parfois très bête). La déconvenue est aggravée par ces fallacieuses critiques face à la nullité de l'ensemble et l'abominable longueur (3h dont la moitié absolument vide d’intérêt ). La performance de Shahrukh Khan et quelques chorégraphies correctes ne permettent pas d'épargner le naufrage. La pauvreté de l’œuvre fait un écho amusant au luxe outrancier de la mise en scène. Le scénario éculé, les dialogues creux et le sur-jeu des acteurs amusent un premier temps (l'impression de voir des comédiens sous acide), lassent rapidement, puis énervent, et lassent à nouveau.

Devdas tentant vainement de se cacher dans ce fastueux gâchis

Théatralisation et histoire classique pourraient composer un style particulier, propre à la fable ou au conte pour traiter de thématiques universelles. C'est l'opposé, au plus mauvais sens du terme. Le scénario est un cliché usé de l'amour absolu, les acteurs sont pompeux et pénibles. La mise en scène, grossière, se cache derrière la débauche de richesse constamment vomie à l'écran. Lumières étincelantes, bijoux éclatants, luxe aveuglant parasitent l'image (maux de tête à prévoir). Chaque vison d'un lustre s'accompagne d'un ridicule tintement scintillant.

Peut-être que le défi du réalisateur fut de briller sur tous les niveaux de la caricature. Le bougre y parvient avec brio. Emotions et sentiments sont allégrement noyés sous les décors grandiloquents, les personnages pompeux et la réalisation (se voulant grandiose, grotesque en vérité). Le dernier traquenard du réalisateur, c'est la longueur. L'ennui s'installe. Il ne reste plus qu'à se laisser hypnotiser par les lumières et les interminables chorégraphies. Pas si déplaisant une fois engourdi, juste très long. Un visionnage laborieux mais complet pour légitimer cette critique.

2 commentaires:

  1. Hmm vous n'y allez pas de main morte, mais alors là pas du tout! Je vous trouve un peu dur avec ce film qui présente certes certains défauts mais dont la beauté d'au moins la moitié de la durée rattrape plutôt bien le début il est vrai relativement gniangnian. N'êtes vous pas, sous l'emprise de la déception, tombé dans l'excès afin de réaliser une critique vraiment virulente en oubliant un peu de tempérer vos propos? Ou peut être est-ce votre esprit de contradiction qui vous a lui-même hypnotisé vous faisant percevoir le film aussi bas que les critiques le portent aux nues. IL est vrai que certaines formules ou codes des mises en scènes Hindoues peuvent laisser le spectateur néophyte un peu dubitatif. Cela n'empêche pas les acteurs de tous bien jouer et Shahrukh Khan d'être excellent. L'histoire est poignante et touchante et Paro brandit à mon avis aussi bien la flamme de la passion qu'elle est splendide. Voici donc l'humble avis d'un débutant en films Bollywood qui associé à votre chronique contribuera à s'approcher quelque peu d'un point d'équilibre.

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  2. Cher "Jorris",
    Je reconnais m'être laissé emporter par la virulence de mon propos. J'avoue que la deuxième partie est passable. Je tolère les films moyens de courte durée. Mais un film mauvais puis moyen dans la seconde partie et aussi long est une réelle perte de temps. Ici nombreuses sont les scènes qui ne servent pas le sens de l’œuvre, justifié pour le besoin de spectacle. Comprenez que c'est avant tout la longueur et un début catastrophiques qui enterrent le film. L’œuvre doit être considérer dans son ensemble.
    Même si on peut vous accorder que les acteurs s'en sortent plutôt bien, beauté et émotions ne sont pas au rendez-vous. L'emphase des sentiments ne prend pas. On reste piégé dans le stéréotype et l'histoire ne décolle jamais.
    Il ne s'agit pas ici d'équilibre mais de mise en garde face à la médiocrité. Quant à mon esprit de contradiction, je n'aspire qu'à apprécier un spectacle. Si celui-ci est raté, oui je suis déçu. Et s'il me fait gaspiller des heures, oui je suis très déçu.
    Navré de constater que votre épithète ne vous rend pas justice.

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