lundi 29 août 2011

Passé virtuel

"La vérité est ailleurs." Voici un spectacle que l'agent Mulder ne rechignerait pas à regarder entre deux cavalcades ésotériques. Deux similitudes entre la série à succès X-Files et ce film de science-fiction : enquête au dela du réel et facture cheap.
Douglas Hall est lin des concepteurs d'un jeu vidéo ultra-réaliste se déroulant à Los Angeles dans les années vingts. Quand l'un de ses collègues est assassiné, les soupçons pèsent sur lui. Douglas plonge alors dans le jeu virtuel pour éclaircir l'affaire et sauver sa peau.

The thirteenth floor de Josef Rusnak avec Craig Bierko, Armin Muller-Stahl et Gretchen Mol - 1999.

Début de scénario tarte, ultra-classique, meurtre puis soupçons (hachement original). Malgré l'absence certaine d'un bon jeu d'acteur et de dialogues subtils, on se laisse docilement porté par l'investigation pourtant brouillonne des protagonistes. Certes la réalisation (par Josef Rusnak) est simpliste mais ne boudons pas notre plaisir, les amateurs de réalité virtuel apprécieront. Devançant de peu Matrix en l'année 1999, cette production s'inscrit dans la veine des films aux mondes factices. Les années 90 en offrent une grouillante portée; Total Recall, Dark City, L'armée des douze singes, eXistenZ, The Truman Show... pour culminer avec le fameux Matrix. Christopher Nolan, discutant de son film Inception, évoque Passé virtuel et Dark City comme influences.
L'intérêt de ces productions c'est de présenter une histoire logique dans un monde qui le l'est pas. Le principe repose souvent sur une technologie créant un monde virtuel. La narration joue donc de ces aller-retours confondants entre réalité et fiction. Le but est de créer un vertige chez le spectateur qui s'égare entre le faux et le vrai, de le perturber par une folie logique. Le visionnage entraîne des discussions abstraites, cherchant à démonter ou démontrer la logique du film. Ici même si cette dernière manque parfois de cohérence, elle s'avère plutôt bien reglée.
On passe au final un assez bon moment avec Passé virtuel. L'effet de surprise est rouillé et le film a plutôt mal vieillit. On le déguste comme un téléfilm avec une 'tite discussion à la fin pour dénicher les incohérences.

Incohérences (et spoilers) :
  • Au début, Fuller donne sa lettre pour Douglas au barman. Celui-ci l'ouvre immédiatement sans raison. Acte mécanique inexpliqué qui sert les besoins du scénario. On peut toujours argumenter que c'est un barman louche.
  • L'enquête policière est bien légère car malgré les gros soupçons qui pèsent sur Douglas, pas de perquisition et d'écoute de son répondeur. Pourtant l'inspecteur sait que Fuller a appelé Douglas le soir de sa mort.
  • Le jeu a un défaut énorme, celui d'échanger les consciences d'un personnage virtuel et d'un joueur si celui-ci vient à mourir. Autant le défaut est compréhensible dans le projet de jeu inachevé de Douglas et Fuller, autant cette erreur est impossible dans une société (celle de la fin) où ces jeux virtuels sont répandus à grande échelle

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire